La fast fashion, une mode polluante
En collaboration avec l’École secondaire Soulanges,
Curium présente les textes rédigés par les jeunes du projet
«Environnement : un monde de solutions».
Ces contenus ne sont pas produits par l’équipe Curium.
La fast fashion, c’est quoi?
Apparue au début des années 1990, la mode rapide, également appelée «Fast Fashion», se caractérise par une mouvance de marques qui se spécialisent dans la production rapide et fréquente de vêtements qui seront par la suite vendus à bas prix. Bien entendu, ces vêtements sont bien souvent de mauvaise qualité et leur production est loin d’être éthique. Cela signifie entre autres que les vêtements sont produits en grande quantité et ce, dans un court laps de temps et dans des conditions parfois immorales. Les ouvriers qui travaillent à la production de ces vêtements sont également très mal payés et leurs heures de travail varient en moyenne de 14 à 16 heures par jour. Shein, Zara, H&M, Calvin Klein et Forever21 sont quelques exemples populaires de cette industrie de mode polluante.
Les enjeux
En effet, ce type de vêtements est couramment fabriqué à partir de matières synthétiques, composées de petites fibres créées par l’humain, telles que le polyester, le nylon, la rayonne, le Spandex, etc. Alors que ces tissus sont utilisés, portés et surtout lavés, de minuscules fragments s’en détachent et risquent parfois de pénétrer dans nos cours d’eau. En conséquence, les poissons ingèrent ces fragments et, par la suite, nous les consommons. La chaîne alimentaire est donc contaminée. Même si les risques associés à ces minuscules particules sont encore peu connus, des recherches démontrent que cette ingestion comporte plusieurs risques chez les espèces qui se font contaminer, comme un blocage du tractus gastro-intestinal chez les petits oiseaux et poissons, ou encore des lésions internes telles que des déchirures ou une irritation des tissus gastro-intestinaux. Des traces de microplastiques peuvent aussi être retrouvées dans plusieurs parties de notre corps, notamment dans nos poumons, notre foie, notre sang ainsi que dans le placenta. Cette intrusion pourrait potentiellement augmenter les risques d’inflammation, de troubles neurologiques et de maladies neurodégénératives comme l’Alzheimer ou la maladie de Parkinson si les particules se rendent à notre cerveau par le sang.
Ces fragments ne sont pas biodégradables, par conséquent, ils restent difficiles à éliminer à 100%. De plus, étant donné que ces tissus sont faits à base de pétrole, leur processus de fabrication est très polluant, puisqu’il émet une grande quantité de CO2. Ce gaz à effet de serre emprisonne une partie de la chaleur émise par les rayons solaires dans l’atmosphère, ce qui fait augmenter la température globale de la surface terrestre. Même si l’effet de serre est à la base un processus naturel essentiel au maintien de la chaleur sur Terre, sa surproduction au cours du dernier siècle a fortement contribué au réchauffement climatique. Ce phénomène connu est notamment responsable d’incendies et de la fonte des glaciers qui mène à l’élévation du niveau de la mer, exposant ainsi les terres à des risques d’inondations, d’érosion et de submersions. Le dérèglement climatique que nous vivons présentement perturbe les écosystèmes marins et terrestres qui subissent alors des dommages collatéraux qui affectent et mettent en danger la biodiversité et la survie des espèces.
Le coton est un autre matériau abondamment utilisé dans la fabrication des vêtements et même s’il est extrait d’une plante, il est loin de s’agir du meilleur choix, car une importante quantité d’eau et de pesticides est utilisée et gaspillée pour sa production. Par exemple, un seul kilo de coton peut nécessiter jusqu’à 20 000 litres d’eau douce pour être cultivé et transformé et, pour un hectare de production de la même fibre, un kilo de pesticides est appliqué. Malheureusement, certains ont tendance à oublier que nos ressources d’eau douce ne sont pas illimitées et que seulement 2,8% de toute l’eau disponible sur Terre est de l’eau douce, soit celle que nous consommons. Pour en ajouter, la teinture utilisée pour la coloration des vêtements peut souvent s’avérer être toxique pour l’environnement et finit par polluer l’eau. Bref, non seulement l’air se retrouve pollué, mais les océans aussi le sont.
L’industrie de la mode contribue à environ 10% de l’émission globale de CO2, ce qui représente un gros problème en soit, pourtant près de 85% des vêtements achetés finissent dans les décharges, alors que certains d’entre eux sont pratiquement neufs et n’ont pas été portés plus de 2 ou 3 fois par leur acheteur. Malgré tout, certaines personnes continuent de surconsommer des pièces de vêtements à cause de leur bas prix, sans se soucier de ce qu’elles deviendront et des conséquences de leurs actions. Mais comment réduire les impacts de l’industrie de la mode sur notre planète? En fait, il existe déjà de nombreuses solutions mises en place un peu partout dans le monde, alors en voici quelques-unes qui vous plairont probablement:
1. Favoriser l’achat de vêtements dans des friperies ou des magasins de seconde main
L’achat de pièces vestimentaires dans ce type de boutiques comporte de nombreux avantages environnementaux. Par exemple, les vêtements ne sont pas jetés, ils sont plutôt récupérés et revendus à bas prix dans les friperies ou d’autres magasins de seconde main. Cette façon de faire a comme effet de réduire votre empreinte carbone sur la planète en plus de permettre de renouveler votre garde-robe pour beaucoup moins cher qu’avec des vêtements neufs. Il ne faut surtout pas oublier que le fait de donner une « seconde vie » à ces habits au lieu d’en produire de nouveaux, réduit grandement la pollution chimique causée par le processus de fabrication du vêtement ainsi que la quantité d’eau qu’elle requiert. Cette solution est non seulement moins coûteuse et plus écologique, mais elle vous donne également l’occasion d’oser un nouveau style! Bien entendu, dans les magasins de seconde main, on retrouve des pièces pour tous les goûts, dont beaucoup de vêtements vintages, qui sont très populaires en ce moment.
2. Achetez moins souvent et de meilleure qualité
Les vêtements que nous portons sont généralement fabriqués à partir de matériaux de mauvaise qualité qui ne sont pas durables, ce qui nous force à en racheter plus régulièrement que l’on ne devrait le faire normalement. Pour sortir de cette boucle, il vous faut alors éviter l’achat impulsif et irréfléchi qui coûte très cher à long terme et vous diriger vers la mode lente, autrement appelée « Slow Fashion », qui est grandement plus éthique. Pour ce faire, vous pouvez simplement vous limiter à un budget raisonnable, dépendamment de vos moyens ou encore, déterminer si votre achat représente un désir ou un besoin. Les matériaux utilisés dans les industries de la mode éthique sont souvent meilleurs pour l’environnement, puisqu’ils sont non toxiques, non synthétiques et plus durables, par conséquent moins polluant. De plus, la Slow Fashion tient compte de la rémunération équitable des travailleurs du textile. Cela signifie entre autres que, contrairement à la Fast Fashion où les salaires sont majoritairement insuffisants, la Slow Fashion s’engage à offrir des conditions de travail plus humaines, incluant un salaire plus élevé et un horaire réduit. Donc, même si cette mode coûte souvent plus cher au moment de l’achat, elle est toutefois plus réfléchie.
3. Stylisez les vêtements de votre garde-robe actuelle
Oui, il est tout à fait possible de modifier les vêtements qui sont déjà en votre possession et de leur donner un look différent tous les jours en y ajoutant par exemple des accessoires (des lunettes de soleil élégantes, un sac à main, un chapeau, des bijoux, une ceinture, etc…), en enlevant le col d’un t-shirt ou encore en les teignant avec de la teinture végétale. De cette manière, vous réutilisez vos anciennes pièces pour en créer de nouvelles qui vous plairont à nouveau tout en évitant qu’elles finissent dans les décharges et polluent l’environnement. Mais ce n’est pas tout, puisqu’en récupérant vos habits, vous évitez également la surconsommation de biens non nécessaires et économisez une bonne somme d’argent qui pourrait servir pour plus tard, comme pour l’achat d’autres vêtements de meilleure qualité qui seront plus durables et écologiques.
La fast fashion et la Suède
Une fois de plus, la Suède a fait preuve de conscience écologique en créant un nouveau mouvement appelé le köpskam, un néologisme suédois pouvant se traduire par « la honte d’acheter ». Ce mouvement vise à réduire l’achat de vêtements neufs pour diminuer les effets néfastes des industries de la fast fashion sur notre environnement. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Suède a décidé d’annuler sa Fashion Week qui était prévue en août 2019. Le but était en fait de dénoncer l’emballement d’un système qui consiste à produire des vêtements toujours plus vite, pour des prix toujours plus bas, polluant ainsi la Terre avec son mode de production peu éthique. Ironiquement, ce pays est également à l’origine de la création de la grande compagnie populaire de la mode rapide, H&M, qui est maintenant en déclin dans un pays.
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